Le château de Montaignac
Ce vénérable et coquet château venant d'être vendu, c’est le moment de se replonger dans les grandes lignes de son histoire en se remémorant ses différents propriétaires et certains faits peu connus. C’est aussi l’occasion de saluer les nouveaux châtelains arrivés des Etats-Unis, Tarka L’Herpinière et Mia Holm, par un Big Welcome et de souhaiter bonne continuation à la famille Maréchal, pour qui c’est la fin d’une aventure débutée en 1991.
L’origine médiévale du château est attestée, alors propriété de la puissante famille des seigneurs de Montagnac qui prospère dans la région. En partie détruit, il est reconstruit au XVIe siècle par Jean de Montagnac (chevalier de l’ordre du Roi puis député des états généraux), puis embelli au XVIIe siècle par la famille d’un autre Montagnac illustre, Mgr François de Gain (aumônier du Roi et Grand Vicaire de Reims). On lui doit les magnifiques cheminées Renaissance encore en place. Les choses vont, hélas, se gâter à la Révolution où la plus grande partie des biens des Montagnac est confisquée et vendue. Une autre famille illustre de la région, les Braquillanges, rachète le domaine en toute fin du XVIIIe siècle pour sauver ce qui peut l’être et c’est bien plus tard, en 1879, que l’amiral marquis de Montagnac (ex ministre de la Marine) craque pour le château de ses ancêtres. Il le fait en partie reconstruire dans le style Henri II par l’architecte Bardon de Tulle et c’est l’élégant édifice que nous connaissons aujourd’hui, mêlant le style Renaissance du corps de logis au caractère médiéval du donjon à machicoulis et chemin de ronde. Chose qui a son importance, nous devons aussi à notre marquis le changement du nom de Montagnac en Montaignac. Son fils, le marquis Renaud de Chauvance, est en fin de XIXe siècle le dernier des Montaignac à occuper le château et à l’origine de la fondation, dans le parc attenant, de l’école des soeurs Sainte-Clothilde (elle sera dans les années 2000 restaurée en maison d’habitation par la famille Maréchal avec l’aide de la Fondation du Patrimoine). Il connaît hélas un destin tragique car féru de mécanique et de sport automobile, il se tue en 1898 lors d’une compétition entre Bergerac et Périgueux, cet accident mortel étant considéré comme le premier de la discipline. Homme bon et apprécié, sa disparition suscite beaucoup d’émoi. Après la mort du marquis, le château devient successivement propriété des familles Calary puis Delair, qui en fait don en 1976 à la commune de Montaignac-Saint-Hippolyte qui le revend en 1991. La suite est connue, l’histoire continuant fort heureusement de s’écrire...
Rappelons-nous que ce château d’origine médiévale et son vaste domaine forestier couvraient autrefois toute la butte environnante, avec une entrée principale qui serait aujourd’hui située entre la salle des fêtes et la rue Chantebise !
Merci à Daniel Vigouroux de sa précieuse documentation
